Dans
ma région, j'ai le choix entre plusieurs clubs affichant l'enseignement
de l'aïkido, dont certains revendiquent le label "traditionnel". Y a
t-il un moyen pour faire un tri ?
Pour
guider votre choix, il y a un critère très simple qui permet d'emblée
d'écarter les clubs qui ne s'adressent qu'aux consommateurs et non à des
gens qui veulent pratiquer authentiquement l'aïkido du fondateur.
Rappelons qu'un dojo traditionnel ne saurait fonctionner autrement que
selon le principe "un maître un dojo", comme au Japon. On est l'élève de
maître Untel et non celui d'une fédération.
Pour vous donner un exemple de déviance totale...
Chacun
sait qu'il existe en France 2 fédérations, toutes deux avides d'attirer
"le client". Malgré leurs rivalités devenues légendaires, certains
clubs qui leur sont rattachés - nous disons bien clubs et non dojos -
vont même jusqu'à proposer des accès "tous azimuts".
Cela
signifie qu'en vous inscrivant à un seul de leurs clubs, vous avez la
possibilité de pratiquer non seulement dans ceux de la FFAB mais aussi
ceux de la FFAAA de la région et vice versa.
Que reste t-il de cette notion "un maître un dojo" ? rien.
Par
cette attitude, les clubs s'apparentent ouvertement à une enseigne à
succursales multiples, du genre gymnas' club. Cela signifie bien que
leurs professeurs sont interchangeables et ne fait que confirmer que
tous suivent "une méthode nationale" (franco-française et donc locale).
C'est l'aveu de la pratique d'un aïkido totalement appauvri à l'opposé
de ce qu'a voulu créer son fondateur et c'est ce que nous, pratiquants
d'un aïkido traditionnel, ne voulons pas.
De
surcroit, le consommateur lambda (à qui ces fédé auront bien pris soin
d'occulter toutes ces notions de tradition orientale) va se trouver pris
dans l'engrenage occidental d'une possible surconsommation de
professeurs et de clubs. Or ce n'est pas une accumulation de professeurs
qui feront de lui un bon aïkidoka, cela n'a aucun sens.
Ces
notions de tradition orientale ne sont du reste pas seulement
occultées, elles sont le plus souvent tout simplement ignorées de la
plupart des professeurs des fédérations, puisqu'ils sont formatés à
l'occidental voir pire...à la française.
Dans
notre dojo les pratiquants n'ont pas l'autorisation d'aller pratiquer
ailleurs, sauf visites ponctuelles et avec l'accord des professeurs.
Cette attitude est du reste la même que celle que l'on pourrait avoir
face à d'autres disciplines, le but étant davantage relationnel que
réellement utile pour progresser dans la pratique de l'aïkido.
Chez
nous, nos pratiquants revendiquent leur attachement à leur seul et
unique dojo et ne vont pas voir ailleurs. C'est celui qu'ils ont choisi
avec ce professeur là et pas un autre. Ceux qui ne sont pas satisfaits
du nombre restreint de "créneaux" ne viennent pas chez nous, personne ne
les y oblige.
Il
faut savoir également que ce n'est pas le nombre de cours proposés qui
font leur qualité. En outre, c'est pas parce qu'on aura la possibilité
de pratiquer tous les jours de la semaine (peut-être dans 7 clubs
différents donc 7 prof eux aussi différents) qu'on assimilera plus vite
ou mieux, c'est tout le contraire. A moins de n'apprendre que des
techniques "nationales" (...mais heureusement l'aïkido c'est pas que des
techniques).
Il
s'avère de plus que la majorité des "pratiquants" ne vont au-delà d'un
cours ou 2 par semaine, même si leur dojo en propose davantage.
Comme
on le voit, cette possibilité d'adhérer à un club "à succursales
multiples" n'est pas l'aïkido et ne présente que de nombreux aspects
pervers.
C'est
le dernier des gobe mouches présenté aux gogos pour les détourner d'une
pratique authentique dans un véritable dojo traditionnel, c'est à dire
généralement non apparenté à une fédération franco française.
Mais chacun est libre...