On ne peut préconiser des échanges harmonieux sur un tatami et vivre différemment au sortir du dojo.
Les pressions de la société dite « moderne », celui de l’employeur, celui des embouteillages, celui des échéances, etc. tout cela crée le fameux « stress ».
Et en parallèle, on veut toujours plus de « plaisirs », un maximum de gains matériels et de préférence avec un minimum d’efforts.
Ce goût de l'effort se perd et nous baignons de plus en plus dans des univers de tricheurs-voleurs, où les plus « malins » s’en sortent souvent avec les honneurs, au détriment de toute morale.
Constatation frustrante qui n’arrange rien..
On comprend vite que tout cela constitue un cocktail de contradictions qui creuse le fossé entre les contraintes journalières et les espoirs de vie équilibrée.
Ceux-ci sont fréquemment contrariés par "les lois de la jungle" auxquelles nous sommes de plus en plus confrontés…
Il nous reste heureusement de nombreux choix, et l’aïkido peut apporter des réponses.
Sans avoir à vivre en ermite, on peut concilier un environnement qui nous est imposé avec des actions conformes à un idéal harmonieux.
La première des conditions est d’avoir la faculté de prendre du recul par rapport aux courants quotidiens.
La deuxième, tout aussi essentielle, est de ne pas suivre tête baissée la façon de vivre du voisin, du cousin, du copain, ou d’un modèle existant de l’autre côté de la terre (!)…avec le souci de faire comme les autres, qui croient eux aussi être dans le bon courant et au top de ce qui se fait, se pense, se vit…*
Car manque de bol, les meilleures solutions ne sont pas forcément celles adoptées par la majorité.
Il suffit de constater à quel point l’occident malade, croit se guérir par les drogues qui lui sont proposées à tout va et à outrance : antidépresseurs, neuroleptiques et somnifères dont les français sont d’ailleurs les champions de la consommation.
Toujours à la course de la performance, il se lance en même temps dans l’usage de substances survitaminées voir dopantes.
Ces 2 options, l’une comme l’autre à l’opposé de solutions « naturelles », font basculer la gestion du quotidien dans les excès, sans pour autant jamais rien résoudre dans le fonds.
* « Presque tous reçoivent leurs idées toutes faites et suivent toute leur vie l’opinion.
Ils parlent dans le style du temps, ils s’habillent selon la mode, non par aucun principe, mais pour faire comme les autres.
Imitateurs serviles qui disent oui ou non selon qu’on les a suggestionnés et croient après cela s’être déterminés eux-mêmes.
N’est-ce pas là de la folie ?
Folie incurable car les hommes ne se doutent pas qu’ils sont atteints de cette manie de l’imitation."
(Sagesse orientale)
Ils parlent dans le style du temps, ils s’habillent selon la mode, non par aucun principe, mais pour faire comme les autres.
Imitateurs serviles qui disent oui ou non selon qu’on les a suggestionnés et croient après cela s’être déterminés eux-mêmes.
N’est-ce pas là de la folie ?
Folie incurable car les hommes ne se doutent pas qu’ils sont atteints de cette manie de l’imitation."
(Sagesse orientale)
Les jeunes et l’aïkido - éléments d’analyses et mises en garde
Comme toutes les disciplines, l’aïkido possède ses règles.
Elles sont particulièrement rigoureuses, issues de la culture orientale et sont réunies notamment sous le terme d’« étiquette ».
Plus que tous les autres arts martiaux, l’aïkido traditionnel, d’origine japonaise, inclut dans sa pratique une approche mentale particulièrement difficile d’accès pour un jeune.
Rien d’anormal à cela, l’enfant n’est pas un adulte en miniature mais un adulte en devenir et donc en construction.
Un cours d’aïkido ne peut convenir universellement aux jeunes de 6 à 16 ans.
La méthode pédagogique doit donc être adaptée à une tranche d’âge, par exemple de 6 à 9, de 10 à 12 puis aux pré ados et ados.
Certaines « qualités » sont requises avant toute inscription : minimum de faculté d’attention, de concentration et de discipline.
De même que pour les aïkidokas adultes, la recherche de l’harmonie relationnelle sur le tatami doit s’accompagner d’une vie saine à l’extérieur du dojo.
C’est dire à quel point le rôle d’un enseignant d’aïkido ne se limite pas aux seules limites matérielles du dojo.
Un esprit sain dans un corps sain…cela impose aussi la manière de gérer correctement son quotidien (nichi jo no taïdo).
Avoir acquit un week-end complet de repos (samedi et dimanche) n’oblige nullement à s’incruster devant la télé ou les jeux vidéos ou l’ordinateur jusqu’à des heures avancées de la nuit, au détriment de l’emploi du temps du lendemain …
Ces activités sont passives, n’enrichissent ni le corps ni l’esprit et sont particulièrement phagocytaires d’énergie (certains jeunes en overdose de jeux électroniques pètent d’ailleurs les plombs).
Il est désolant de voir parfois certains jeunes déserter leur cours d’aïkido « au profit » (de qui ?) de tels passe-temps.
La question du ratio quantité/qualité se pose alors indubitablement.
Faut-il privilégier l’inscription aux cours d’un grand nombre de - parfois pseudo - aïkidokas ou bien trier d’emblée selon des critères de profils (lesquels ?), d’investissement et d’assiduité ?
Faut-il ouvrir le dojo au plus grand nombre, au risque de diluer la qualité et le niveau moyen des aïkidokas, ou bien sérier dès le départ ?
On objectera alors, à juste titre, que l’aïkido ne doit pas être sectaire…
Le plus grand risque est qu’à vouloir plaire à tous on ne satisfasse personne et que surtout, l’aïkido se dénature au point que ça ne soit plus de l’aïkido, discipline parmi les plus rigoureuses…